Bon anniversaire Martin Luther King ! Martin Luther King est mon héros.
Il est né le 15 Janvier 1929, il aurait 86 ans aujourd'hui. Un jour que je ne voulais pas laisser passer sans lui adresser, un chaleureux « Bon anniversaire ! » L'homme du combat non violent, de la lutte contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis, aurait 86 ans aujourd'hui, s'il n'avait été assassiné le 4 avril 1968... Sa mort avait suscité à l'époque une vague d'indignations et d'émotion, dans le monde entier. Parmi la multiplicité des réactions, il y en a une que je tiens particulièrement à partager avec vous aujourd'hui, celle du poète Guinéen Sikhé Camara.
« Il est mort lui le Pasteur
De la mort la plus violente
De la plus terrible des violences
Comme John
Et Bob Kennedy
Luther King est mort
De la violence d'un lâche
D'un coup mortel de lâche
D'une violence qui devrait tuer
Mais d'une violence qui ne tue pas.
[…]
Il faut bien se rappeler
Cependant
Que l'ensemencement
Du Pasteur Martin Luther
Est bien le grain idéal
Qui devra
De toute façon
S'épanouir
En sa terre
Sous son ciel
Dans un monde
Enfin
Apaisé, assagi réconcilié ? »
(extraits du poème Martin Luther King tiré du recueil de Sikhé Camara, Clairière du ciel, Editions Présence Africaine 1973).
Je reste convaincu que le choix de la non violence, le choix de l'usage de la raison, de la discussion, du débat d'idées est celui qui conduira désormais le monde dans l'avenir, un avenir plus ou moins proche, un avenir à préparer.
Le choix de la non violence est en tout cas celui qui me conduit et me maintiendra toujours dans le désir d'écrire. Sans Martin Luther King je n'aurais sans doute jamais écrit « Ramsès au pays des points-virgules » car le point-virgule est un des plus beau signe qui soit, une des armes les moins violente qui soit : griffe qui ne blesse pas, petit silence qui interrompt pour permettre de repartir. Petit silence subtil de la non violence qui aura toujours plus de puissance que l'immonde marteau piqueur des mitraillettes. Car il est évident que ce que le crayon esquisse est fait pour être longtemps inscrit dans la mémoire des hommes pour les inviter à construire, agir, réfléchir, écouter, comprendre, et dialoguer encore et encore. « Mal nommer les choses ajoute au malheur du monde » disait Camus. Ne pas écrire du tout est encore pire. « On ne veut pas mourir. Chaque homme est proprement une suite d'idées qu'on ne veut pas interrompre. » (Montesquieu Mes Pensées)
Je dédie ces quelques lignes à toutes les victimes d'attentats et de morts injustes à travers le monde. Je dédie ces lignes à tous ceux qui avec courage affrontent la lâcheté barbare. Je dédie ces lignes à tous ceux qui après l'irréparable de la violence barbare ont le talent et la force de parler, de trouver les mots justes, les arguments suffisamment puissants pour permettre de renouer le dialogue et construire un « monde enfin apaisé, assagi, réconcilié. »